samedi 23 avril 2016

Agriculture pour une consommation locale

Manger local c’est :
- favoriser une qualité alimentaire,
- encourager une économie locale, en soutenant les agriculteurs près de chez soi et en créant des emplois,
- participer à la préservation des terres nourricières et à la sauvegarde de la biodiversité,
- réduire l’impact environnemental de son assiette
-réduire le gaspillage
-encourager les petits producteurs locaux
Consommer local c'est d'abord être assuré de consommer des fruits et légumes de saison tout en développant du lien entre le producteur et le consommateur.



L'agriculture biologique

Née dans les années 1920, l’agriculture biologique constitue une forme de production agricole particulière, fondée sur des cahiers des charges qui refusent d'utiliser des produits chimiques de synthèse (pesticides et engrais) ainsi que des OGM et respectent des principes éthiques comme la recherche de rapports socio-économiques plus équitables.

Cependant, les agriculteurs bio peuvent avoir recours à des pesticides d’origine naturelle.
Les pesticides bio autorisés par la règlementation sont répartis en sept catégories :
-les substances actives d’origine animale ou végétale (purin d’ortie, huiles végétales, pyréthrines, etc.),
-les micro-organismes,
-les substances produites par des micro-organismes,
-les substances à utiliser uniquement dans des pièges ou des distributeurs (par exemple phéromones et certains pyréthrinoïdes),
-les préparations à disperser en surface entre les plantes cultivées (molluscicides),
-les autres substances traditionnellement utilisées dans l’agriculture biologique (notamment cuivre, souffre, huile de paraffine, etc.)
-et les autres substances telles que l’hydroxyde de calcium et le bicarbonate de potassium.


Ces pesticides bio ne sont pas forcément anodins. Il ne faut pas confondre « naturel » et « sans danger ». C’est d’ailleurs bien pour leur efficacité qu’ils sont utilisés ! Cependant, il faut remettre en perspective le décalage de dangerosité entre les produits utilisables en bio et les pesticides chimiques. Les pesticides bio naturels se dégradent plus rapidement que les produits de synthèse, à l’exception du soufre et du cuivre. De fait, on trouve moins de résidus dans la nature et donc, indirectement, dans les aliments.


L’agriculture biologique constitue un mode de production soucieux du respect des équilibres naturels. Ainsi, les agriculteurs bio pratiquent la rotation des cultures. Cette méthode consiste à cultiver sur une même parcelle des plantes différentes d’une année sur l’autre. En évitant des prélèvements uniformes, elle permet au sol de reconstituer son stock de nutriments, de s’aérer et de nourrir les différents organismes qui y vivent. L’alternance empêche les nuisibles et les maladies spécifiques à chaque espèce de se développer dans les proportions observées dans les monocultures.
Cette rotation permet également la maîtrise des « mauvaises herbes », la prévention des maladies, la prévention contre les ravageurs, la gestion optimisée de la fertilisation et la préservation de la biodiversité. Dans le même temps, l’agriculture biologique prête attention à la nature environnante. La raison est simple et tombe sous le bon sens : les haies et les lisières abritent des animaux capables, par leurs prédations, de réguler les populations d’insectes et de réduire par-là les dommages aux cultures. Cette agriculture fait ainsi appel à la lutte biologique directe pour protéger les cultures des parasites et des insectes ravageurs.

L'agriculture intelligente

L'agriculture intelligente face au climat a pour objet de renforcer la capacité des systèmes agricoles de contribuer à la sécurité alimentaire, en intégrant le besoin d'adaptation et le potentiel d'atténuation dans les stratégies de développement de l'agriculture durable.

Ci dessous, l’exemple de Bernard Pujol, qui utilise l’agriculture intelligente pour produire un riz d’exception.

« À première vue, tout porte à croire que Bernard Pujol élève des canards. En fait, pas du tout, cet agriculteur camarguais produit du riz. Un riz biologique, sans aucun produit chimique. Ces canards, il les utilise pour désherber ses 20 hectares de rizière. Une méthode originale qu'il est le seul à pratiquer en Europe.
Le résultat est stupéfiant

Cette méthode très ancienne vient du Japon. Bernard Pujol l'a découverte par hasard, lors d'un voyage. Il lui a fallu cinq ans pour l'adapter parfaitement en Camargue. Aujourd'hui, le résultat est stupéfiant. Il obtient un rendement de quatre tonnes à l'hectare, soit un quart de moins seulement que les riziculteurs conventionnels qui utilisent des produits chimiques en quantité. L'an dernier, il a récolté 40 tonnes de riz qu'il a vendu deux fois plus cher que le riz traditionnel de Camargue : six euros le kilo au détail, car ce riz coûte cher à produire. Depuis cette année, Bernard Pujol enseigne gratuitement sa méthode à des agriculteurs africains au Sénégal. »


Le BRF, une alternative aux engrais

Le BRF (Bois Raméal Fragmenté) : il s’agit du broyage des rameaux (car c’est là où il y a le plus de richesse) en petits fragments que l’on épand sur la terre pour améliorer la structure du sol et favoriser la croissance des plantes. Le fait de fragmenter facilite le développement de champignons.

Avantages : Etant donné qu’on épand le BRF en automne hiver, celui-ci va avoir le rôle d’une couverture pour le sol. Cette couverture va être le support de l’installation des champignons. La faune et la flore va pouvoir se développer à l’abri du gel (les champignons ont la capacité de se développer jusqu’à -7°C au sol).

Avantages pour les hommes :
-économie d’eau (presque 50% d’économie d’eau)
-meilleure productivité (150% de productivité en plus)
-économie d’énergie

-autonomie alimentaire


Principe du BRF : Les copeaux BRF vont être décomposés par les champignons, seuls capables de digérer la lignine, un des deux constituants principaux du bois avec la cellulose. Ces champignons ont la forme de mycéliums blancs qui vont coloniser progressivement les copeaux, et qui vont être broutés par une multitude de petits organismes du sol (acariens, …).


Dans une première phase, qui dure quelques semaines à quelques mois, l'installation des champignons s'accompagne d'un phénomène dit de "faim d'azote".
En effet, les champignons pour se développer ont besoin d'azote, qu'ils puisent dans le sol et qui fait ainsi défaut aux plantes qui en sont gourmandes.

Mais dans une deuxième phase, l'azote est restitué sous la forme des déjections des petits organismes dont les populations vont se développer.
C'est pour cette raison qu'il est conseillé d'épandre le BRF à l'automne et en hiver. Cela laisse le temps à la petite faune animale de s'installer et de restituer l'azote au moment des semis et des plantations de printemps.

L’apport de BRF permet l’installation progressive dans les sols d’une importante vie animale bénéfique, dont les plus visibles sont les vers de terre.
Cette vie animale en perpétuel renouvellement, et par ses déjections va fabriquer l'équivalent d'un fumier.
L'avantage par rapport au fumier est que l'azote et autres nutriments essentiels vont être stockés dans l'humus. La plante va venir y puiser au fil de ses besoins.
Tout ceci va enrichir le sol et permettre aux racines un meilleur développement.